La vérité sur la Poule soie, une peluche très médiatisée ...
Trois poules soies blanches font le buzz à la télé coté pub.. Mais qui sont vraiment ces poulettes, attachantes petites autruches, comme coiffées d’un pompom ?
La Poule soie est originaire de Mongolie : Marco Polo racontait que c 'était un mélange de poule et de lapin ! Car son plumage, très fin et serré, ressemble à ..des poils ! D’où l' appellation :" poule à poils ». Leur aspect « poilu » est renforcé par une houppe sur la tête, formant pompom. Autre caractéristique de la race : ses pattes, très plumées, ont cinq doigt et non quatre. Elles possèdent aussi des « oreillons « , à coté de leurs yeux, bleu électrique. Un très joli bleu, marqueur de la race.
Enfin, leur peau est noire : le nom d 'origine est d’ailleurs « nègre soie » : en fait, elle est violet foncé, cette peau. Ce nom à été changé car vécu comme discriminatoire, mais d ‘autres pays l’ont conservé ( "moroseta "en italien, par exemple). C’est sans doute pour cela qu’on ne consomme pas leur chair en général, du moins en France. Dans d’autres pays c’est au contraire un repas de fête. Mais quel dommage de manger d 'aussi sympathiques peluches...Car elles ont de nombreux atouts qui en font de charmantes poules de compagnie : très ornementales, elle décorent bien un jardin. Et elles pondent des oeufs de taille moyenne. Très douces et calme, elles se laissent attraper et câliner facilement. Elles existent en grande race et en naines.
Leurs avantages sont aussi des inconvénients : parce qu 'elles sont très douces, elles sont souvent victimes des autres poules, qui les pourchassent et les becquettent. Il faut donc les mettre à part au début. Et s’il y a un prédateur, elles sont les premières prises parce qu’elles sont lentes et volent peu et mal en raison en la structure de leur plumage. Aussi, si vous voulez des oeufs, ce n’est pas un très bon choix. Elles peuvent couver pendant deux ou trois mois..ce sont des acharnées. Leur mettre deux poussins sous les fesses ou des oeufs fécondés est souvent la seule solution pour les faire cesser. En plus, le coq « Poule soie » est un excellent père !
Attention à ne pas confondre la « Poule soie « européenne et la « Silkie « américaine, très spectaculaire boule de plumes/poils mais qui est issue d’une manipulation génétique.
Les Poules soies de chez nous, donc, existent dans toutes les familles de couleur classiques : ici vous avez deux couleurs très recherchées actuellement : eh oui, pour les poules comme pour les robes, il y a des modes !
- Chocolat : cette couleur marron foncée est très prisée depuis 2019 : c’est une dilution du gène noir ( famille E ) : elle peut se combiner avec toutes les couleurs de cette famille, noir, blanc, et bleu. Comme c’est une dilution, son génotype ( ADN) peut être caché par un phénotype ( couleur visible ) « noir ». Donc l ‘ animal sera noir extérieurement, mais « porteur « du gène chocolat. Votre coq apparemment noir pourra donc, avec une poule de couleur compatible de la famille E, vous faire de jolis petites poussins choco. Surprise !
- Blanc tacheté noir - ou BTN : cette couleur est difficile à obtenir et très en vogue aussi depuis 2019 : c’est toujours la famille E, mais c’est compliqué génétiquement car vous devez travailler avec un sujet noir et un sujet blanc dominant. Ou deux sujets BTN. Mais la génétique ayant ses mystères, vous pourrez, avec deux BTN, obtenir :
- du noir
- du blanc
- du BTN
Et avec du noir et du blanc dominant, vous pourrez « sortir « pas mal de blanc ou de noir uni avant UN précieux BTN ! Encore faut il être sur que vos blancs soient vraiment « dominants ». Avec du récessif, ça ne marche pas. Donc il faut connaître la lignée de vos reproducteurs.
Comme on voit, produire cette couleur BTN n’est pas automatique ! En outre après, il faut obtenir une belle répartition des taches, ce qui n ‘est pas évident.
Eh oui, élever, cela ne s 'improvise pas. Quand vous achetez une poule 30 euros ou 35 euros, elle vaut, en grain et en travail de sélection, au moins 200 euros de grains et d’efforts...
Mais quand on aime, on ne compte pas, n’est ce pas ?